(Thoraco)-laparotomie ET/OU distracteur externe ET/OU transfusion bras à bras
Dans ce cadre, aéré, superbe et minimaliste, de fin 1983 à mi 1989, j'ai supervisé la totalité des urgences traumatiques pour une population de plus de 200 000 habitants (33% de l'archipel). Calculez le nombre de paraplégies, luxations de genou (toutes réduites avant H4 sans amputation), genoux flottants (dont deux bilatéraux), pris en charge de A à Z...Un grand merci en passant au Dr Patry (médecine physique, Maurice Selbonne) qui venait régulièrement remplir au Camp Jacob son petit caddy de blessés à verticaliser (plan incliné et plusieurs kinés) sans RETARD...
- Fracture du col du fémur: rare ICI (opinion partagée avec le Dr Daniel Chartol), essentiellement après 87 ans, avec en cause à 100%, un "vié jounou" à prothéser dans la foulée (plus de 20 cas, "vié jounou" dans 4 cas, récusé... à 84 ans): premiers cas de ces fractures du col, femme 104 ans, homme 84 ans "récusés" par anesthésiste MAIS comme à Henri Roussel (Paris), vissés sous anesthésie locale et TB résultat, lever immédiat (nécrose céphalique à 6 mois: toutes Garden IV)
- Fracture du fémur: au moins une diaphyse fémorale par mois par accident à grande vitesse (rallye, course de côte) toute association rencontrée: col, bilatéral, genoux flottants (10 cas, un seul (!) raide (fracture ouverte de rotule assciée), surtout mal pris en charge initialement)
- Fracture du plateau tibial: 1 sur 500 admissions trauma lourde et donc 1 à 2 par an SANS complication septique grave (méthode d'Appley au moindre doute) volontiers piétons polyfracturés non héparinisables d'emblée...
- Fracture de rotule: pour mémoire une patellectomie totale d'emblée avec rééducation immédiate en décubitus ventral et très peu de déficit du Quad et un des rares décès post-anesthésie de la période (?), après cure de pseudarthrose de rotule; enfin, association toxique avec "genou flottant" mémorable (raideur); fréquence des complications post-chirurgicales liées à des "montages" faibles et surtout non suivis par des chirurgiens temps partiels
- Fracture de jambe, volontiers ouvertes (III) , bilatérales: le triomphe du Sarmiento, avare en ostéosynthèse, synthèse limitée au petit clou d'alignement sans alésage ni verrouillage; confirmation de la fréquence des pseudarthroses par interdiction d'appui (ou non encouragement ferme) traditionnel, pendant mes congés qui voient refleurir béquilles, plâtres équins et appui impossible, interdit ou différé, puis non consolidation
- Fracture de cheville: plus volontiers fracture-luxation très déplacée, réduite par le blessé ou aux urgences, pas une seule fracture de Cedell; fixation solide pour les malléoles déplacées (grosse vis centromédullaire malléolaire externe ou faisceau de broches fines) et appui COMPLET à H 48, bien héparinées (12 jours); à rapprocher, luxations et entorses ouvertes à gd dpt, varus et valgus, dont une bilatérale en "windswept" chez un grand fumeur du fisc...
- Rupture du tendon d’Achille: beaucoup plus rare qu'en privé depuis 1989
- Fracture de l’épaule: volontiers complexe à grande énergie chez des sujets jeunes, peu fréquentes mais suivies à plus de 25 ans (explosion de glène, fracture-luxation postérieure et nécrose, etc.)
- Fracture de l’humérus: une par mois, 10 par an, pendant 6 ans et confirmation des travaux commencés en 1976 chez mon Maître Cauchoix: excellents résultats du Sarmiento dans TOUS les cas (sujets ici en règle et coopérants et longilignes); la discussion Chartol-CHU (réunion du début des années 80) entre clou et plaque me laissait déjà très perplexe
- Fracture du coude: quelques palettes complexes où la synthèse anatomique a fait merveille en autorisant l'autopendule à H48
- Fracture du poignet: là aussi comme à la cheville (os solide, sujets laxes) volontiers fracture-luxation très déplacée; en nombre suffisant chez des sujets jeunes et actifs (charpentier, chute de toit) je mets (ENFIN) une excellente méthode au point à partir des travaux de Melone (New York); ces grands télescopages (Melone IV) mal connus des agrégés ortho parisiens des années 70 (broches de steinman noyées dans plâtre !!!) sont accessibles à la distraction extemporanée pour la réduction et à l'abord direct palmaire pour fixer ou replacer les fragments du complexe postéro-médial: Judet (manoeuvre), Kapandji, broche diaphyso-complexe interne de Surugue sont mis à contribution pour des résultats régulièrement anatomiques sur fracture "comminutive", avec mobilisation immédiate sour Sarmiento ! Ce dernier terme "comminutif" (on ne peut ni réduire, ni contenir) est celui que nombre de spécialistes de la main utilisent encore en 2012, qui "traitent" encore par fixateur externe pontant le poignet (mode US il y a 15 ans...) en laissant bascule et télescopage, non réduit... comme nos "agrégés" à l'AP en 1976. A noter, la TB tolérance du geste sous ALRIV, toutes les fois où l'anesthésiste de garde est retenu(e) en mater...